Bauhaus: Bauhaus (1980)
"I was one of those typical children who loved to sing at a really early age. Anything that I did musically was with my voice - whistling, or working out harmonies, or singing along. I'm the youngest of seven children, and I had an Irish father who was really vocal. I came from a really large, extended Catholic family and at Christmas there was lots of singing in the house, so I sort of really taught myself. And then, in my pubescent period I was really into all my own stuff, and I would automatically sing along with it. So, I guess you train yourself in that process without really knowing it..." (Peter Murphy)
Where: Recorded at BBC Maida Vale Studios & Southern Studios, London, England
When: 1980
Who: Peter Murphy (vocals), Daniel Ash (guitar, saxophone), David J (bass), Kevin Haskins (drums)
What: 1. Double Dare 2. In The Flat Field 3. God In An Alcove 4. Dive 5. Spy In The Cab 6. Small Talk Stinks 7. St. Vitus Dance 8. Stigmata Martyr 9. Nerves
How: Produced by Bauhaus
Up: son abrasif d'une basse spatiale hendrixienne sursaturée avec gouttes psyché à la "Echoes", feedback virevolant menaçant de Ash qui se mue en riff claudiquant sèchement fermé par un roulement de toms tribal robotique splasheux, derrière une Fender qui gémit dans les aigus, sonorités bruitistes, soudain la voix d'un frère inconnu d'Iggy, basse et grandiloquente, du Bowie dedans aussi bien sûr, une descente avec chœurs comme David d'ailleurs, un peu "The Supermen" d'ailleurs, ambiance subtilement oppressante, théâtrale, hénaurmes chœurs, voix terrifiante, un désespoir joué, un rythme uniforme, de plus en plus épais, touffu, qui rend fou, la guitare loin derrière le mur de son, des cris de Peter dans un écho, du post-punk triomphant arty et dépressif, les grattes tailladent et saignent, crash de toms finaux, beaucoup de Radiohead et tout Sonic Youth là-dedans, le riff repart pour de faux, baguettes qui s'entrechoquent, feedback vicieux, le goth est né sur une simple jam à la BBC ["Double Dare"]... un bon gros riff catchy inattendu avec basse mammouth qui pompe, la gratte hurle côté gauche cette fois-ci puis s'embarque dans un solo stratosphérique, Peter installe son stentor khôlé sur la pulsation de basse, la guitare en cracouillis aigrelets explose en solo dont Robert Smith se souviendra, toujours un rythme de la jungle, pas de charleys surtout, Peter en Bela Lugosi rock, la basse et la batterie seule après le climax, puis grenade vocale à fragmentation, la guitare qui s'échappe, la voix sépulcrale par-dessus, beauté glaciale, noire, spleenesque, roulement perpétuel sur le beat de basse imperturbable, un chœur souterrain en basse moribonde, zébrures de gratte hendrixienne en white noise, une basse dubbée qui se balade, la grâce ["In The Flat Field"]... Fender en son clair, clinquant et carillonnant, agitée d'un faux trémolo, glissement d'accords d'ambiance Spanish, superbe entrée des drums sur un accord magique, des cris déments pour tout vocaux, la basse de David J trouve son chemin en-dessous, derrière ça racle à la gratte étouffée caquetante, de grandes franges d'accords et l'ombre de Syd Barrett, Peter, visage sous cape, règne, rythmique incroyable d'inventivité, basse ronde, Peter en aboie presque mais on reste mélodique, ça riffe à la Keith en fait, sans souplesse, les charleys à fond la caisse, du goth-jazz, les accords riffés sont magnifiques, une voix aiguë, toujours dramatique, feu d'artifice avec beat gras de drums bousculés sur guitare moribonde, on claque la porte au nez du riff, un peu de synth drum, les guitares qui se démulitiplient, dérapage d'octaves disco de J en clin d'œil moqueur, "Now I am silly" dit Peter ["God In An Alcove"]... oh le riff à la Gang Of Four donc à la Red Hot Chili Peppers, entrée de drums surfunky, basse blaxploitation arachnéenne, synthé et saxo de Ash, les charleys mille fois trop rapides pour un post-pogo Frankensteinien et le sax qui riffe prog, longues envolées sur basse vrombissante, riff rock mais J insiste avec sa basse qui discote à mort sur le sax derviche d'Ash, on reprend en chœurs pour la descente aux enfers dadaïste, disco et punk enterrés ensemble, du Stooges genre "LA Blues" aussi, fin électronique bruitiste ["Dive"]... arpèges mineurs émus clos par des accords sommairement époussetés, Peter dans la peau d'Iggy, presque glam, gros bruits électroniques et synth drums, chant impressionnant, presque a cappela le gars l'air de rien, Peter montre la puissance de sa voix sur les arpèges bien sentis, voix éplorée, dramatique, superbe, tout s'arrête un peu, la basse fait son entrée en quatre notes descendantes, puis repart, le beat un peu King Crimson post-Red reprend, arpèges pour Cure brouillés de bruits, roman d'espionnage goth avec des sommets vocaux solo, Peter porte tout, la gratte d'Ash se fendille en agonie atonale hendrixienne, une ambiance de frippertronics aussi, puis la voix caverneuse doublée sur la cacophonie étudiée d'Ash, timbres enfantins sur feeling Spanish toujours, de la Discipline ["Spy In The Cab"]... riff égorgé en harmoniques artificielles sursaturées, angoisse d'un speaker radio en fond sonore, accords vaporeux en soutien, du synthé intelligent, un petit riff plutôt entraînant en fait, d'emblée tous reprennent ensemble le refrain, presque de la pop sixties californienne, cassée par le coffre de Peter qui prend le lead, puis se double à la voix, riff lent très saturé avec vocaux croisés étourdissants pop-goth, rythme péri-bodiddlyesque, le speaker radio panique sur solo de xylo synthétique, accords stridents harmoniques, roulement perpétuel et twang post-punk, de la folie douce, basse essentielle ["Small Talk Stinks"]... riff richardsien gratteux et riff synthé ludique à la James Bond, drums tribaux bien sûr, voix funèbre mais textes pas dénués d'humour sur la danse de Saint Guy, une cymbale qui crashe avec superbe au loin, compacte la rythmique, basse lipide qui fait son entrée sur cris puis reprend sa course en son trafiqué genre wah wah flangée, agonies de Fender, ça se met à gueuler puis riffer beaucoup plus fort, des sonorités de gratte acoustifiée zappaïenne brèves sur cris démentiels, fin iguane en aboiement ["St. Vitus Dance"]... ambiance crémeuse qui part en riff rock descendant, tout en charleys à donf, se cale dessus, gratte encore sous influence Barrett en version harmonies artificielles, quel riff en fait, violemment slashé par Ash, du boogie-goth peut-être, "La Grange" en cuir noir et bottes à clous, échappées de basse rares en son disco mais le riff est plus fort, réminiscence du "For Whom The Bells Tolls" de qui-vous-savez en ralenti, moins de notes aussi, on calme pour faire place à Ash qui dispense des bruits splendides 20 ans avant la copie Morello de RATM, "In nomine patri et filii et spiriti sanctum", une ambiance... cris écorchés, J. assure le riff à la basse sur drums, une pêche, des échappées disco rigides, amen de clôture of course ["Stigmata Martyr"]... piano assourdi, on tend l'oreille, une note de basse de piano, le médiator qui surfe de biais sur les cordes électrifiées crépitantes, meugle babines gercées, une note qui se transforme en feedback contrôlé avec tambourins et clochettes de shaman doorsien, leur "LA Blues", extirpe un riff grandiose, heavy, grondant qui s'ébroue au final, sans transition rythme repris au piano du coup devient tango, voix des profondeurs, reprise à la guitare, comme un deuxième titre, piano avant-garde jazzy à la "Aladdin Sane", du goth-tango où vont-ils chercher ça, feeling cabaret très glam-rock aussi, Ash rayonne, théâtral, beau pont en riff grandiloquent à la montée libératoire, grosses notes de basse de piano, la voix se pose sereine, pas loin du "Round And Round" des Bostoniens non plus tiens, on se calme sur les 2 x 3 notes du piano, puis break avec riff moins saturé, surcouches vocales et accélaration tempo "Nerves like nylon, nerves like steel", stop brutal ["Nerves"]...
Down: Cherchez pas : rien...