Busby Berkeley
Le rock, de Robert Johnson à Gwar, même lignée. Really? Protéiforme, le genre, Elvis et Buckethead tout de même hein, ça surgeonne, rejetonne et drageonne, grande famille, pas d’intolérance, sauf chez les fans, as it should. ‘kkkay, pas trop de I-woke-up-this-morning chez Metallica, pas souvenir d’un Joy Division dustant son broom, mais une filiation, un filigrane, n’est-ce pas. Si, si. Pas dans les bases de données mormones mais patenté anyway.
Le shock rock, avec Alice Cooper en totem sans tabous, ça reste aussi dans la famille. M’enfin, c’est le chemin de traverse, l’exil bancal, la wrong direction du crossroads pointés du doigt. Le rock qui joue à se faire peur ? Pas nouveau, nan. Le Malin, c’est deal entendu en blues, rites occultes vaudou en soubassements et bazar démoniaque. Flair stonien, le rock se découvre des sympathies for the devil, lappe les soupes de tête de bouc, crypte sataniquement des bandes inversées, arpente l’imaginaire diabolique en brasses Crawley, balance le Do What Thou Wilt sur les fonts baptismaux.
Même pas besoin du Devil, en fait. Un déhanché de Pelvis n’y suffit plus, on choquera différent, c’est tout. Screamin’ Jay Hawkins et Henry, skull, rubber snakes et cercueil, le loony Screaming Lord Sutch avec ses Savages en ersatz anglais. Le crazy world du God of Hellfire, l’ignifuge Arthur Brown, British aussi. À sa suite, braises soufflées, Alice Cooper, guillotines glam, pendaisons mascara, riffs histrioniques sans power-chords beaufs, le barnum hammerien par un ricain qu’on croyait anglais. Furnier, c’était le boss, en 1973, killer band et compos musclées.
Las, vite, ça part dans le décor, s’hollywoodise, I love the dead on Broadway, un Cocky Horror Picture Show pompant West Side Story, Hellzapoppin, le Busby Berkeley of rock autoproclamé. Chacun ses sick things ensuite : Kiss, W.A.S.P., Misfits, Cramps, King Diamond, Marilyn Manson. Différents, bien sûr. Même famille, oui. Le rock en parc d’attraction, no prob. Mais disneylandisé, marvellisé ? Joker.