Coroner: Mental Vortex (1991)
"We do a very special thing, it's like we do something different. We're not death metal or commercial metal -- we're something in between -- so it's hard for us to be commercially accepted right away. [And] it's so great being a trio that I don't see any reason to expand. It's hard enough for the three of us to agree on our music, I can't imagine there being another person we'd have to keep happy. There are thousands of bands with two guitarists and a singer and whatever, and this makes us a bit special and unique, so it's cool..." (Marky Marquis)
Where: Recorded at Sky Trak Studio, Berlin
When: 1991
Who: Ron Royce (bass, vocals), Tommy T. Baron (guitar), Marquis Marky (drums), Steve Gruden (background vocals), Janelle Sadler (background vocals), Kent Smith (keyboards)
What: 1. Devine Step (Conspectu Mortis) 2. Son Of Lilith 3. Semtex Revolution 4. Sirens 5. Metamorphosis 6. Pale Sister 7. About Life 8. I Want You (She's So Heavy)
How: Produced by Tom Morris
Up: rumeur sourde qui enfle en grosse basse, agitation et voix anxieuses tirées des images du cultissime Re-Animator, un aigu qui se cabre et les cavaliers de l'apocalypse au galop, riff en hachures qui bat le rappel, caisse claire par-dessus et gratte moins ténébreuse en sus, se libère en méchant riff punkoïde avec frappe superbe et charleys qui frissonnent, dévale en riff velouté, superbe travail de charleys, déjà le retour du riff en spasmodie maîtrisée, des drums qui pogotent au LSD, la voix est une horreur comme il se doit, un break en speed-metal megadethien, belle tension sans démonstration, pureté des drums non racoleurs dans un genre qui l'est, la chute dans les graves et la remontée, tout est jouissif en fait, des breaks surprise jamais putassiers ni fanfarons, la guitare qui crache subitement un dernier souffle d'accord distordu qui meurt doucement, arpèges vicieux sur drums jazzy, quelques rires derrière, des accords très Page dernière période à la "Achilles Last Stand" voire "In The Evening" et "Carouselambra", les drums qui se placent sans faire trop de bruit mais en gardant les cymbales speed au chauds, des accords lents, chauds qui s'élèvent, bascule sur riffage râpé et caisse claire qui tabasse, quel break, la fuite en avant avec double grosse caisse qui claque des dents, le trio contrôle sa compo et ne veut pas une note de trop, régal : le solo qui se déploie, s'extirpe du vibrato et surfe sur le manche, poursuivi par les rouleaux rythmiques, des aigus sensibles et des accroches bluesy à la Uli Jon Roth, pauvre Hammett qui a dû se faire des frayeurs en écoutant ça, on arrête un nouveau riff qui se fait écho, nouvelle cavalcade mais sans chercher à épuiser l'auditeur, du riff speed et pour finir festival de breaks qui ne semblent qu'un ["Devine Step (Conspectu Mortis)"]... riff bravache en notes caverneuses percées d'arpèges lointains puis descente prog-rock jazzy en riff tortueux à la Allan Holdsworth, le riff triomphant à la sortie et un beat qui s'installe, chant affreux vite oublié, quels drums inventifs, on alterne avec les ambiances arpégées clinquantes et claquantes, ces incursions de drums, un autre riff généreux qui balbutie dans les graves, ils ont compris toute la beauté du son thrash, comme Megadeth, ralentissent pour un nouveau riff, bien onctueux, se vautre dans des nids-de-poule, sans que ça fasse catalogue de riffs, envolée sur des médiators épileptiques, déjà un riff bien aigu clinquant avec gratte en renfort et pêches placées dans la tronche, superbe solo crunchy très Alex Lifeson, derrière au minimum, la classe thrash, part dans des volutes étoilées, du Satriani en fond de tout ça puis se libère avec des accords à la Joe, justement, qui meurt sublimement, retour sur l'intro avec arpèges carillonnants et drums en roulements, le trio se remet en marche doucement, toujours menaçant ["Son Of Lilith"]... on monte le son sur un tonnerre saturé, bientôt on distingue des accords, un riff rapide comme la fin du "One" de Metallica, mais eux c'est pour commencer, trop tard, des breaks à la Yes, très prog rock puis on remmanche le sprint avec saut d'obstacles, vitesse et précision école Megadeth plus que Metallica donc, breaks chirurgicaux qui n'ont pas besoin de transition, arrêt brusque, les vocaux aspirés, on a pas encore dépassé la minute tiens, retour au riff, tout en naturel, nouveau break évident avec riff encore très prog, on lève le pied sur des arpèges soutenus par des accords splendides, gros et gras, on rebranche le riff speed metal, tout le monde s'y raccorde comme un seul homme, vite le bas du manche, drums sûrs d'eux, inventifs, pas besoin de la ramener, double grosse caisse concassée pour le solo du Baron qui torture son vibrato, en vient aux mains puis part dans une envolée malmsteenienne, le goût en plus, la néo-chantilly en moins, les aigus crunchy échappés des seventies et un voyage cosmique, à l'aise, quelques pointes de vitesse, la note finale qui crie pitié sur un break de rythmique fulgurant, des hennissements et le riff speed est lâché, puis ralenti, tout est évident, jamais épuisant, la force d'une compo, les arpèges démoniaques, saillies finales, à la radio, tirée de Moonstruck, "the president was hit in the head" ["Semtex Revolution"]... enchaîne avec un riff splendide aux aigus égosillés slayeresques, la caisse claire qui accélère, mais on freine quand même pour une plongée dans des arpèges distordus, un riff medium pace qui s'installe, complexe sur les dérapages finaux avec distorsion vintage dans les aigus, rare sur le disque, encore un riff qui dégringole comme en prog-rock, regagne des hauteurs, se repose sur du medium mais joue avec les chutes contrôlées, se fait bientôt speed maidenesque mais dans les gras, un accord fatigué laissé sur le carreau et tout de suite, la machine à riff, à gauche, avec montée de tons comme en blues et solo crépitant, lyrique sans frou-frou, soutien splendide, presqu'un rock ralenti, avec des progressions d'accord maisons, superbes volutes comme parsemées de notes bleues à la Satriani, la note pour sortir ? non le solo s'étend, la décharge d'aigus pour repartir, coda en saturation fractale ["Sirens"]... un beat stadium rock poum-tchakesque pourri pour commencer, la gratte imite les mouettes, puis riff sirène alarmé, les drums se démontent pas, même rythme pépère mais avec du remplissage de toms, on élève le riff avec un accord moribond qui clôt le tout, un riff complexe prend la suite, les drums à la fête, on calme les grattes pour l'occasion, stop ? go, c'est parti, des trucs alambiqués en fin de riff, évidemment, gros breaks arpégés sur des drums dingues, c'est complexe mais ils n'en font pas étalage, dégringolade de drums pour la nouvelle offensive, avec break en coup de fusil et solo magique dans la foulée sur pogo fou, un peu de caisse claire lombardoisée quand même derrière même si c'est pas le style maison, le Baron dans la stratosphère en cercles vertigineux puis, déchu, stabilise un aigu vengeur sur une basse en sourdine, tous les temps sur la caisse claire, tiens un break, on les suit jusqu'au bout ["Metamorphosis"]... riff croustillant bien énervé d'entrée, un peu de basse en fond, quel luxe, du punk accéléré avec des hoquets savants, une voix comme instrument, est-ce un riff ou dix ?, le rythme est là, quelque part, ambiance maidenesque, "Duellists", ce genre, mais en sehr méchant, on se replie dans les notes grasses, la caisse claire tape un truc ni temps ni contre-temps qui n'appartient qu'à elle, le riff pédale dans le vide, solo néo-classique non péroxydé sur rythmique étouffante, des coups de caisse claire meurtriers, pas fini le solo, s'enfonce dans la rythmique, en ressort, feeling légèrement oriental, pas encore terminé que le riff cisaille se remet dans les tracks, course et riff Nouvelle Vague British, une descente show-off à la Deep Purple dans "Jam Stew", un nouveau riff final, comme un autre titre avec caisse claire décalée, beau, solo wah-wah pour le départ, qui s'évanouit shunté ["Pale Sister"]... fricassée de caisse claire et le riff speedy tout de suite interrompu par de grasses grattes gouleyantes, pilonnage de caisse claire sur un accompagnement presque minimaliste puis déluge de breaks, un riff tendu sur les vocaux gutturaux, les breaks à la crème puis tabassés, les riffs ondulent et, pour un peu, un refrain "you don't know nothing..." avec sa conclusion rugie "... at all!", quelques acrobaties guitaristiques, beau son sur basse sourde, "I have to say... you don't know nothing" insiste Ron, remonté, des gnons vintage sur les temps, un riffage emberlificoté, la batterie flangée, le riff ralenti presque seventies, accord dans le caniveau et envolée sur équarrissage pour solo stellaire proche de Rocky George avec ces aigus spatiaux étranglés, une rythmique touchée par la grâce ["About Life"]... les arpèges monumentaux des Fab Four, si si, sonorités de Leslie pur seventies, on stoppe respectueusement, la voix qui suit le motif de jazz-blues hendrixien, une batterie pop un peu gênée aux entournures et la voix de rat de Ron, on craint le pire, riff thrash et basse qui s'essaye difficilement à l'agileté maccartneyesque, on s'habitue, le fameux riff de basse un peu maigrelet au mediator, les textures saturées font leur chemin dans notre cortex, la basse tente d'être volubile, les riffs sont intelligents, marchent sur des œufs, "she's so heavy" en chœurs impeccables cette fois-ci avec le renfort de deux potes, puis ce riff en reptation avec arpèges claires, le solo qui débute en harmoniques indignées, derrière ça tambourine un chouïa trop fort, mais le solo suit la mélodie avec déférence, une double grosse caisse pas invitée qui débarque, mais la compo est si forte, le solo rejoint le riff de basse, guitares qui gueulent derrière, "heavy" devient chœur magique, ça repart en riffage thrash, il fallait oser et ne pas se planter, on finit sur les arpèges Leslie qui accompagne le riff énorme, double grosse caisse excusée et solo très très lointain qui dégorge mais en restant dans l'ambiance riffée, aucun sacrilège, fin abrupte comme de bien entendu ["I Want You (She's So Heavy)"]
Down: Y a une vie après Metallica, le sait-on assez ?