Jefferson Airplane: Surrealistic Pillow (1967)
"[The stereo mix] didn't sound like the band did onstage. The two guys that mentioned that to me were Frank Zappa and Paul Simon. They both said: 'You sure got a lot of echo on that record.' I said, 'Man, that's not our doing. We played it, they took it away and did what they did with it..." (Spencer Dryden)
Where: Recorded in RCA Victor's Music Center Of The World, Hollywood
When: février 1967
Who: Grace Slick (piano, organ, recorder, vocals), Marty Balin (guitar, vocals), Paul Kantner (guitar and vocals), Jorma Kaukonen (lead and rhythm guitar, vocals), Jack Casady (bass, fuzz bass and rhythm guitar), Spencer Dryden (drums)
What: 1. She Has Funny Cars 2. Somebody To Love 3. My Best Friend 4. Today 5. Comin' Back To Me 6. 3/5 Of A Mile In 10 Seconds 7. D.C.B.A. à 25 8. How Do You Feel 9. Embryonic Journey 10. White Rabbit 11. Plastic Fantastic Lover
How: Produced by Rick Jarrard (Jerry Garcia, Musical and Spiritual Adviser)
Up: rythme d'une jungle bodiddleysque, descente de six notes en guitare écorchée et basse gutturale, entrée de Balin puis Slick et Kantner aux chœurs, trois notes de basse à 0''42 qui lancent un petit riff sehr sixties en surprenant shuffle avec arpèges, entrée monstrueuse de Casady en quatre-cordes fuzzée à 0''47, chant cajoleur de Marty avec Grace tapie en canon derrière, tout le monde se rejoint pour une déclaration tonnante ("And I know !") sur accords fouettés, ça balance dans les lyrics ("Some have it nice / Fat and round, flash, paradise / They're very wise to their disguise / Trying to revolutionize tomorrow"), on revient aux six notes liminales, la basse sur-fuzzée de Casady gronde jusqu'à la fin du titre, solo final rocailleux de Kaukonen sur basse destroy de son pote ["She Has Funny Cars"]... entrée tonitruante de la pasionaria Grace, batterie noyée au fond du mix, chant puissant et résolu sur licks classos de Kaukonen qui prend des mini-soli, Grace se pose en diva sixties au chant héroïque de walkyrie chanvrée sur un hit écrit par son beau-frère, suspension à 1''09, Grace reprend plus hardie, backing vocals discrets de Balin et Kantner en renfort, on largue les amarres à 1''42 ("Tears are running / Running down your breast / And your friends baby they treat you like a guest"), solo hard à 2''26 sur walkin' bass divine ["Somebody To Love"]... ballade flowerpow(d)erisée acoustique épanchée en chœurs joviaux, Kaukonen se promène licks en mains, rythme qui se durcit progressivement, Marty et Grace papotent à tue-tête en calls-and-responses lysergiques, Casady ronronne sur le final d'une curiosité cool ["My Best Friend"]... ballade épuisée éblouissante, arpèges mélancoliques éclairés des luminescences de Jerry Garcia, un tambourin pour unique rythme hypnotique, Balin superbe, presque *a cappella, lorgne vers Tony Bennett, une progression d'accords à verser au canon progressif, Grace se faufile sur la fin, les roulements de Dryden se font tonnerre qui éclate à 2''36, une langueur à la 461 Ocean Boulevard, immense détresse opiacée ["Today"]... arpèges à peine audibles, gorgés de marijuana, flûte casse-gueule insérée avec goût, Balin fatigué sur une progression d'accords à la beauté médiévale pose un chant frêle, refrain frissonnant (« I saw you comin' back to me »), une rarissime poésie hippie sublime ["Comin' Back To Me"]... break de batterie, les deux lascars Kaukonen et Casady riffent de concert, Jorma pile et concasse, Jack bondit dans tous les sens, Balin et Slick déclenchent les sirènes pour une plongée dans le Frisco interlope ("Do away with things that come on obscene / Like hot rods, beauty queens, real fine nicotine / Sometimes it buys for 65 dollars / Prices like that make a grown man holler / 'specially when it's sold by a kid who's only 15"), Casady brillant, sans esbroufe, insiste et envoie des missiles à la quatre-cordes, Kaukonen râpe ses cordes éraillées, prend un solo psyché à 1''55 sur une basse rampante de son pote, et puis un autre à 3''26, une violence pas vraiment hippie ["3/5 Of A Mile In 10 Seconds"]... descente de basse grondante sur arpèges vertigineux byrdsiens et accords syncopés à progression D/C/B/A et un peu de LSD-25 courtesy of Albert Hoffmann, Casady relie tout le monde, Balin et Slick embarqués dans des entrelacs incestueux de vocaux acides ("Here in crystal chandelier, I'm home / Too many days, I've left unstoned / If you don't mind happiness / Purple-pleasure fields in the sun"), solo étincelant de Kaukonen, une ballade énergique saupoudrée de blanc ["D.C.B.A. - 25"]... intro à la flute jouée au recorder par Grace, on lorgne du côté Lovin' Spoonful et The Mamas And The Papas, chœurs (beaucoup trop) hippies, arpèges roulés et festons sonores de Jorma, Kantner prend le lead à 1''11, Slick intervient en backing vocals géniaux ("pa pa pa"), paroles acides, sous la fleur hippie, le serpent ("And when she speaks, oh, oh what a pleasant surprise"), basse bondissante sur le final avec solo de Jorma dans une cathédrale acoustique ["How Do You Feel"]... la virtuosité finger-picking de Kaukonen, tiraillé entre pop et folk, superbe voyage, magnétique et vertigineux, en forme d'hommage époustouflant à Blind Arthur Blake et le Reverend Gary Davis, complexité de composition bluffante ["Embryonic Journey"]... ligne de basse serpentine, bolero lysergique en Espagne milesdavisienne, marche épique pour Grace's Adventures in Wonderland ("One pill makes you larger / And one pill makes you small / And the ones that mother gives you / Don't do anything at all"), Slick au sommet de sa puissance, tragique, habitée, étire ses vocalises, un hymne sixties bien involontaire, d'une originalité terrassante ["White Rabbit"]... le sarcasme hippie avec un riff à la Bo Diddley again, son monumental de Cassady, entrée fracassante de Kaukonen, la télévision déjà en ligne de mire, Zappa acquiesce ("Her neon mouth with the blinking soft smile / Is nothing but an electric sign / You could say she has an individual style / She's part of a colorful time"), un rock ralenti avec piano, basse tirée et petites phrases speedées avant le solo, indispensable, de Kaukonen, un délire sonore sur les dernières secondes ["Plastic Fantastic Lover"]*...
Down: les deux mixs - stéréo aérien contre mono rock - qui divisent les fans...