Larry Williams: Bony Moronie
Un titre grossophobe et bonne pâte en même temps.
In the beginning, comme toujours, le blues. Rhythm, from New Orleans, écurie Specialty de Blackwell. Larry Williams en new Little Richard, "Short Fat Fannie", "Dizzy, Miss Lizzy" - et donc, ça, 1957. Historique note étranglée à 00’41.
1959 : un vrai fight Wray vs Dale autour d'un riff en barbelés rouillés, puis du solo, Valens promène sa coolitude juvénile, un tantinet empruntée, dans une bamboche bamba benoîte. Mini rave-up hardos finale savoureuse et insensée.
1962 : sacré Mickie Most, roi rock de l’Afrique du Sud avec ses Playboys, 11 hits #1 avant de tourner producteur. Un petit brin de voix, un placement calamiteux, de la déconstruction derridienne sans doute. "Boney" (sic) retapée en 1’55.
1965 : devinez la couleur de leurs costards ? Idoles du Québec avec cette cover yéyé, ça tricote aimable à la 6-cordes, Armand Léger au nano-solo Entwistle. Pauvre Boney réduite à avaler un macaroni, les forbans... 60K ex. vendus.
1965 : vrai live, pas au Balboa Beach’s Rendezvous Ballroom, au Ciro, une boîte de Hollywood - mais rejoué ici en fake. Dick, bête de scène, fauve de studio, viande son playback, un show-off surfer pour venger la gratte, du Chuck Hendrix.
1971 : This is Tom Jones indeed. MC prodige, hijacke la Moronie en triant les meufs du public, fait du air-costard pour accompagner un killer-solo maison et laisse les clés à Travolta en repartant. Un colossal organe à se pâmer, en sus.
1975 : "just skin and bone", un j’m’en-foutisme à la précision chirurgicale, solo rodéo avec double pinte de caisse claire, vautre dans un fossé mambo rock avec interlude Tequila des Champs, pompé sur "Dearest Darling" de Bo Diddley.
1975 : Quarrymen & Fab Four le bastonnaient en live, jamais enregistré - juste retour des choses, donc. Ralenti à l’excès par John qui fait tomber le mur spectorien, patauge dans un beat poisseux du bayou, se délecte des lyrics limericks.
1976 : Winter, en sommets enneigés, croise le fer avec Floyd Radford, torrent flangé contre piqûres mitraillées, battle de bretteurs bavards, Hobbs & Hughes en fastueuse rythmique logorrhéique. Des horns ? Plus de place, really sorry.
1981 : parodie pro et attendrie, final sifflé inclus - mais titre du LP ? Silly Songs (oui). "Yummy Yummy Yummy", "Rama Lama Ding Dong", ce genre, avec. L’enterrement en grande pompe dans le cul. Après ça, Moronie marronnier des karaokés.