Magazine: Real Life (1978)
"I've always liked to produce records that have a great number of moods and the musical palette is very wide. I was saying the same sorts of things when Real Life came out. To me it was a very panoramic album. Some bands seem to like to produce albums where instrumentation is very similar and the pacing can be very similar -- Oasis, the Strokes. I've never wanted to do that..." (Howard Devoto) Where: Recorded at Abbey Road Studios When: 1978 Who: Howard Devoto (guitar, vocals), John McGeoch (guitar, keyboards, saxophone), Dave Formula (keyboards), Barry Adamson (bass, vocals), Martin Jackson (drums)What: 1. Definitive Gaze 2. My Tulpa 3. Shot By Both Sides 4. Recoil 5. Burst 6. Motorcade 7. The Great Beautician In The Sky 8. The Light Pours Out Of Me 9. Parade How: Produced by John Leckie Up: riff au synthé spooky kitsch et basse disco barrée, grattes qui grignotent en syncopé, le beat jungle à la caisse claire, une trouée et l'éclaircie dans une envolée, la quatre-cordes qui gonfle, le piano qui attaque un chorus synthé cheap, ronron de basse et gratte rythmée sixties, le synthé part en solo à volutes bon marché à la Vangelis, on récupère le beat basse disco en son bricolé, du Blur et de l'Oasis 15 ans avant, Howard en vocaux pop britishissimes dédaigneux en modèle pour toute la Brit-pop, le piano dans des surfs altiers de pop new wave, la rencontre entre le kraut-rock et le punk en somme, avec un peu de prog dans la construction aussi, et le beat disco implacable, les vocaux sardoniques de Devoto, ambiance tendue, menaçante qui fait la différence, on laisse tourner mais la basse disco panique, s'arrête, laisse la place à un beat de drums à vide, passage synthé en notes graves et expérimentations bruitistes sur batterie jungle avec piano amodal à la "Aladin Sane", une envolée qu'on se surprend à compléter des notes d'un Nicky Hopkins cruellement absent, cut sur le synthé riffant pourri sur basse marmonnante, une vision ["Definitive Gaze"]...oh le riff spatial grandiloquent en grattes graveleuses synthétiques avec la basse qui fait des sorties de route dans les silences, on se cale rapidos sur un beat pop-punk sautillant avec basse syncopée et rythme haché des guitares, charleys bien mastiqués et beat ska pour le piano, voix enfouie, new wave malade, une petite phrase maigrelette qui se promène sur les grattes râpeuses, drums en bousculade sur le refrain avec des aigus vocaux fragiles d'adolescents, la basse pulse savamment, dans tous les sens, et les drums tabassent sans qu'on s'en rende compte, bascule sur du riff funk-rock à la Gang Of Four, du riffage sévère en fait avec la bénédiction de Richards, les choeurs qui trahissent les Buzzcocks, envolée sur le riff extraterrestre, une rythmique de plus en plus destroy, le solo sax déjanté à la Stooges genre "1970" bien barré, solo de guitare méprisant, troussé, synthé et bastonnage jouissif en fond, du punk virtuose mélodique, de la new wave donc ["My Tulpa"]... encore le riff phraseur et théâtral en ascension aiguë et dérapages contrôlés, se hisse jusqu'à la note finale en faux chromatismes surfeurs, la basse bavasse, saut périlleux et on retombe sur un beat aux relents ska, la gratte tourne en rond derrière, rumine des graves, veut intervenir, avance, recule dans une ambiance flangée, un sens du tragique nos amis, un funk punk bien anglouse avec grattes riffeuses à la Who, Devoto force sa voix de méchant, la gratte qui laisse pas tomber ses velléités de riff gras, des roulements gentiment colossaux en fond, un pont encore plus speed avec solo torturé à pleurer sur basse qui prend un sprint, kidnappe le riff et reproduit tout dans les aigus, retour sur beat ska, le riff en suspens reprend son souffle, en double écho vocal, scie de grattes et explosion, petit jeu rythmique à la Jam pour le final, une fois écouté, jamais oublié ["Shot By Both Sides"]...intro batterie militaire sur caisse claire rockabilly, la basse qui fait la pompe, zébrures de grattes incertaines, riffs croisés comme les Stones, une louche synthé, ça bourrine certainement mais vers où ?, section basse-batterie intransigeante, feu d'artifice en pogo furieux avec basse caoutchouc, pied au plancher, les vocaux britouses fatigués et forcés en chromatismes hardcore, une pause dans un no man's land flangé avec solo de gratte traitée à la console, ah non faux solo, que de chapelles alors que derrière c'est que du rock, fin, silence, un coup de caisse claire, raté ça repart, un jeu de call-and-response avec un simili-riff final, compo très complexe pour une simple suée punk ["Recoil"]... arpèges saturés qui s'écrasent sur des roulements pachydermiques de toms toms las avec cymbales clashantes, chant volontairement gêné, mal à l'aise, quel punk tragique, trois notes d'arpèges, donc et un nom man's land rythmique pour du vrai post-punk, entrée du beat batterie avec gros son étouffé à la Bonham, la basse jamais à court de notes pour aérer le mur de grattes arythmiques, les articulations mancuniennes vicieuses de DeVoto, une ambiance funèbre sous couvert de new-wave, la gratte en feedback, retour des arpèges, agrémentés d'une poignée de phrases, une culture de l'anti-mélodie qui menace puis puis phrase qui se fait solo lyrique, ou le contraire, recette prise en note par Oasis, le motif chorus à la "She's So Heavy" en fait, choeurs ingénus, tremblants, mal placés, la gratte qui pleure en riff pataud, roulements des drums et feulements de la gratte ["Burst"]...arpèges éthérés, vaguement sulfureux, exorciste à la Mike Oldfield, roulements de toms, riffs de grattes à la Keith par-dessus, la basse en tachycardie avant le "Forest" de Cure, voix tordue et vicelarde, les arpèges avancent imperturbables en fond mais des riffs à la Townshend, les vocaux de Devoto trafiqués, aspirés, la batterie semble accélèrer, atmosphère de plus en plus étouffante, puis ça part pour de bon dans une accélération avec solo speed frénétique et drums épileptiques, course poursuite et solo synthé en petite phrase bien cheap, la basse en échappées de borborygmes, ça bastonne comme un boogie punk avec walking bass furieuse, un faux solo destroy et la basse qui roucoule, ça ralentit pour récupérer le riff d'arpèges de synthé aux sonorités clavecin diabolique, un travail sur les atmosphères, on pense à Bauhaus aussi, grosse gratte à la Brian May en solo un peu glam, vite destroy garage dans les aigus, doublés, curieux passage accéléréavec batterie qui distribue les gnons ["Motorcade"]... la grosse pulsation phrasée caroussel et basse cardiaque sur riff thrashé à la Keith, deux coups rétro sur la caisse claire, ça ressemble au riff du siècle ce truc, Devoto goguenard et persifleur, on descend d'un ton avec une basse toujours funky, un tango punk en gros version manège enchanté, solo de synthé de cirque, grandes nappes de clavier qui se vautre dans les baffles et se fait pont, une approche prog' encore, les voix qui se font écho pour donner à manger à la Brit-pop, synthé entêtant et basse qui pulse, un refrain plus haut avec synthé en soutien des voix en altitude, influence Manzarek, le post-punk est expérimental et pond aussi des chefs-d'oeuvre ["The Great Beautician In The Sky'"]...intro de batterie à la "Pretty Woman" mille fois entendue, basse mammouth injectée d'effets, gros riff en graves zeppeliniens, la voix qui se place avec des accents angoissés et sépulcraux, des grattes qui se déclenchent à gauche et à droite sur un piano martelé boogie d'enterrement, le kit bass-drum oppressant, la guitare met un peu de lumière en replaçant le motif en plus aigu, le synthé qui module des graves, un riff hard plus que punk, étouffant, presque industriel, en fait ["The Light Pours Out Of Me"]... un riff à la Psychedelic Furs, basse en épanchements épais version slow et piano lumineux en arpèges mineurs, entrée d'un synthé tragique, grosse batterie, une jam entre Robert Smith et Jean-Michel Jarre peut-être ?, voix funeste et ambiance névrosée, refrain volontairement plan-plan à tendance gnan-gnan, un dédain chez Devoto bien avant les shoegazers, breaks de drums et reprise en synthé, solo sax puis solo synthé zébulon, ambiance crépusculaire de descente, de montée au bûcher peut-être, arpèges loin derrière, une "parade" ["Parade"]... Down: Pour un peu, on les trouverait nettement supérieurs à leurs "ex" des Buzzcoks, nos Magazine...