Muddy Waters: Hoochie Coochie Man
Un titre gris-gris livré avec tote bag, racine de John the Conqueror et os de black cat en goodies gratos.
In the beginning, comme toujours, le blues. Chicago, 1954, Chess, Willie Dixon - who else? - pour Muddy. Tabula rasa du fonds bluesy avec braggadocio en stop-and-go sur hoodoo du Delta. Mojo totémique brandi par Waters jusqu’à sa mort.
1961 : le beat coups de boutoir dissous dans le folk revival de Greenwich Village par le vrai-faux Maire trotskiste de MacDougal Street, futur chouchou de Dylan qui met des "y" partout dans le titre & aplatit les courbes des va-et-vient.
1962 : Korner, pape du British Blues Boom, & Davies, roi des anches, réinjectent le pulse originel, rhythm-and-blues folk croisé de piano & guitare sèche, reprise déférente avec un petit déficit de menace, de fanfaronnade dans la voix.
1964 : audacieusement retourné par John Hammond, Manfred Mann talonne, Korner insiste. Prise d’otage par Long John Baldry, fier-à-voix, idole torturée d’Elton, riff en indolence crâne, la gratte prend la parole, l’harmonica chevrote.
1967 : Graham Bond, Wayne Fontana, Sam The Sham, Shadows of Knight : ça tambourine à la porte de Waters. Un petit prodige texan, the Wildest Organ in Town, classes chez Little Richard, enflamme le Trip à L.A. Feu de paille ? Back soon.
1968 : Chuck glisse des soli mais rythme retors, Wayne Cochran tente la version Pompadour. Steppenwolf dope la belly dance macho avec un riff solaire, des brames psychés, Kaye s’impose, imitation vicelarde du concurrent Wolf en loucedé.
1969 : "Anji" déjà loin, Graham doit une suite à Decca. Fouille les tiroirs, Beatles, Paul Simon, tiens, Dixon, allez. Abuse pas de l’open-tuning ni du fingerpicking, la power-chord guette. Bert Jansch bouche bée, Page, tout ouïe(s).
1970 : Jimi avait mis les potards sur 11 donc plus de sacrilège possible. La fessée sudiste quand même ici : essorée au sein de Second Coming par Betts & Oakley, accélérée et dynamité avec les Allman, Greg laisse le micro à Berry.
1976 : 30 ans de bourlinguage, une formalité blues-rock now. Guitar Eddy, aka Clearwater (pun intended, get it?), gaucher sur guitare inversée, a mangé du Otis Rush, du Chuck too, porte la coiffe indienne & jamme avec Jimmy Dawkins.
1983 : Robertson et ses tutus sur scène, c’était déjà erreur de casting, donc Dixon, why not. Sheffield University et/ou Manchester Apollo, Lemmy cale sa Grosse Bertha, Robbo chevauche les étoiles, zou, face B de "Shine". Inutile et indispensable.
2006 : direct, ricanements nerveux & éreintements hystériques d’une critique outragée - "Talk to My Ass", spéciale dédicace ? Seagall, Mojo Priest aikidōka bouddhiste à triple nationalité, esquive le Razzie Award du blues VHS - DGAF.