Nuthin' fancy

Comme ça se prononce, donc. La pochette ? Une soufflante aux fumeux proto-bobos British d'Hipgnosis. Cover menaçante, orageuse - zébrures de nuées, des câbles électriques aussi et puis du sweat glam de Leon, get it? - un lettrage osseux en impro logo cheap et du home-made Saussure potache en baseline. Du gros grain cradingue seventies pour la patine, pas le genre selfist-fuckers à un milliard de pixels, et ça fait le truc. Nuthin' fancy, juste sept outlaws floridiens, culturistes Shoals à crinière échappés de la gym militaire de la Robert E. Lee High School, captés à Jonesboro, Georgia, avant la rincée. Thunder Road? Nah, Main Street. Gary as sole survivor, comme on sait.

Cherchez pas l'Alabama. Ni l’escarmouche à six-cordes mouchetées avec le Canadien épileptique, ça viendra plus tard. De Jacksonville, Florida, nos Sudistes, on le rappelle. In the cotton belt, sure, mais excentrée de la boucle du ceinturon, côté poignée d’amour if you will, sécessionniste, incontestablement, mais bon, au final, la petite castagne d’Olustee comme seul fait d’armes. Who cares? Fogerty et son band de Berkeley ont bien chanté swamp et bayou. Le Sunshine State, mouroir atlantique léché par les EHPAD Beach, son ambiance plombée mais pas par des bastos de Saturday Night Special, en bref un cradle pas assez rocké : c’est décidé, on se casse, Georgia on our minds, le Studio One de Doraville coché sur la carte et on bascule dans le folklore Confederacy, tendance Dunces. Al "Roosevelt Gook" Kooper derrière la vitre, no blood and tears, on suppose, sweat and toil, for sure, six ou sept ans de répétition avant le grand soir, l’air de rien.

Deux ans plus tard, reconverti dans l'immobilier, pourri de canulars téléphoniques courtesy of les fans du groupe et because certaine photo du 3e album, l’ex-prof de gym de Van Zant, Rossington et Burns, Full Metal Jacket nerd en croisade anti-hippie, idiosyncrasies capillaires comprises, viendra faire le MC à un concert de ses cancres. Name ? Leonard Skinner. Comme ça se prononce.