Smokestack Lightnin'
Ils s'y seront bercés, les British Blues Boomers, dans ce Rockin' Chair Album. Les smalas lysergiques de la West Coast un peu aussi, Grateful, Doors, ce tonneau - covers consanguines et inside jobs qui, fatalement, faisaient rien qu’à jumping the blues shark. En Albion, c’est déférence studieuse et razzia sur l’arsenal du Loup colossal, les carrelages ensanglantés des équarisseurs chicagoans, le gars de la porte du fond, le petit coq rubicond, la cuillérée multi-fonction, les trains, forcément, les cheminées enfumées de charbon, les étincelles qui y crépitent, on prend tout, on classera plus tard. Objectif : do the do, fish scent et snuff juice, on a bien le programme, c’est bon. On s’appelle Mick, Brian, Keith, Jeff, Eric, Jimmy, Robert, d’autres suivront.
L’album du farmer Burnett sort en 1962, les enregistrements remontent jusqu’à 1959. La pochette du précédent, t-shirt de biker fan de Smet croisé Kevin Costner, on oublie, this time. Beauf de Sonny Boy Williamson, Chester a appris de Charley Patton, admiré le frappadingue Tommy Johnson, entamé un combat de roosters au long cours avec Muddy, vide son coffre au micro, three hundred pounds of moanin in the moonlight, souffle dans l’harmonica aussi et astique un peu le bottleneck. Blues de Memphis survolté, surélectrifié, avec Sam Phillips, for a start, mais ici, déjà passé à l’écurie Chess. Willie Dixon en dirlo artistique, bassiste, compositeur et même crooner parfois. Du beau linge partout, Otis Spann, Buddy Guy, mais une seule star à la six-cordes, un temps dévoyé par Waters, souffre-douleur régulièrement cogné par Wolf : Hubert Sumlin, instant legend. Sure thing.
Neuf ans après, raies écrasées on top of the world, Clapton, Wyman et Watts inviteront le back door wolf et son splendide gratteux à des London Sessions réussies contre toute attente. Wolf, sur la fin, raucité vintage convoquée, cornaque ses éléves britons, Hubert confirme, Eric passe des fills qui sonnent à chaque coup. Built for comfort, on vous dit.