AC/DC & Friends: Powerage
Tiens, si on se refaisait un petit point sur les origines des noms de groupes ? Pas toutes, non, un boulot de titan ça, et puis tout le monde n'est pas d'accord mais les commentaires sont là pour ça... Donc, après les Ramones et Alice Cooper, déjà traités, on a juste pris les plus évidents et, complètement arbitrairement, mis nos chouchous AC/DC en vedette finale...
Commençons par élaguer : en matière de noms, beaucoup de nos rockers y vont de leur référence littéraire, de Bob Dylan (en hommage au poète Dylan Thomas) à Steppenwolf (d'après le roman de Herman Hesse) en passant par Uriah Heep, nom d'un personnage du - fabuleux - David Copperfield de Charles Dickens... On pioche un peu partout : la Bible (Genesis), William Blake (The Doors et la citation "If the doors of perception were to be cleansed every thing would appear to man as it is, infinite", pompée dans Les Portes de la Perception d'Aldous Huxley), Sinclair Lewis (son Arrowsmith reparut, un peu altéré, du côté de Boston en 1970), J.R.R. Tolkien (Marillion bricola un peu le nom de son Silmarillion), William Burroughs (Steely Dan, godemiché terrible du Naked Lunch) et même des moins connus comme R.E. Davies, auteur d'un Autobiography Of A Supertramp qui inspira un fameux groupe prog-rock, Karol Cetinsky dont le The House of Dolls mentionne un quartier - aporcryphe - de prostitution forcée dans les camps de concentration que les riants Joy Division célèbrèrent à leur façon à la fin des seventies...
Allez, on mentionne aussi, pour la forme, quelques hommages cinématographiques comme celui de Black Sabbath au film éponyme de Mario Bava avec Boris Karloff et... Michèle Mercier (en français, Les Trois Visages de la peur, 1963) ou celui de Bad Company à un film honnête de 1972 sur la Guerre Civile... On finit - presque - avec les clins d'œil confraternels : Deep Purple (d'après une chanson de Bing Crosby fredonnée par la grand-mère de Ritchie Blackmore), The Pretty Things (d'après un titre de Bo Diddley) - tiens, on y pense, faut-il vraiment rappeler l'origine du nom des Rolling Stones (Muddy Waters) - à Jefferson Airplane (hommage au bluesman Blind Lemon Jefferson), les Eagles (euh, ils aimaient beaucoup les Byrds et avaient pas trop le temps de réfléchir à la question...), les Small Faces (d'après la chanson des Who "I'm The Face", concept mod, s'il en fut), Judas Priest (pioché dans le titre "The Ballad of Frankie Lee and Judas Priest" de Bob Dylan), Radiohead (hommage aux Talking Heads et à leur... "Radio Head"), etc.
Ah si, quand même, dernière chose, juré, avant de passer à nos hardos de Sydney : saluons quand même l'inventivité de quelques-unes de nos idoles, parmi lesquelles Def Leppard, au nom inspiré par un dessin du chanteur Joe Elliot figurant un léopard sans oreilles (on vous laisse trouver l'astuce phonétique), Lynyrd Skynyrd assurant une postérité douteuse à leur ancien prof de gym plutôt strict, Leonard Skinner, Jethro Tull, du nom de l'inventeur... du semoir et, pour les plus lyriques, outre le célèbre 10cc (dose moyenne de sperme éjaculé, nous assure-t-on), le Captain Don Van Vliet dont un des oncles, exhibitionniste, n'aimait rien tant que presser la tête de son membre jusqu'à ceci devienne écarlate "like a big ole' beef heart" (do not try this at home)... Quant à la machine de guerre Grand Funk Railroad, elle doit son nom à un curieux et bien morbide hommage de son leader, Mark Farner, à son père, mort écrasé par un train de la compagnie "Grand Trunk (Western) Railroad"... Bon, le décor est bien planté, là...
Et AC/DC ? Alors, il est convenu une fois pour toutes que le nom du groupe a été inspiré à Malcolm Young par une inscription toute banale, lue au dos de la machine à coudre de sa sœur ("Alternating Current / Direct Current"). Les frères Young, tout d'abord satisfaits de leur choix, n'ont découvert, de leur propre aveu, que bien après le deuxième sens, argotique celui-là, de "à voile et à vapeur" de l'expression... Mais le plus marrant, c'est qu'aujourd'hui encore, chroniquement, de nouvelles explications sont fournies par des fans que cette histoire ne contentent de toute évidence pas... Au nombre de ces théories alternatives, figurent l'inévitable origine satanique "Anti-Christ Devil's Children" ou "After Christ/ Devil Comes!", la controverse domestique sur la localisation de l'inscription (une machine à coudre ? un aspirateur ? un fer à repasser)... Les écossais d'Australie ne coupent pas non plus à la genèse littéraire puisque, pour certains, leur nom est une référence au fameux roman de Thomas Pynchon, The Crying of Lot 49, dans lequel est mentionné un certain "Alameda County Death Cult"...
C'est tout pour aujourd'hui, si vous en connaissez d'autres, on est preneurs... (To Be Continued...)