Heard It On The X #6
Sixième numéro de nos short stories rock n' rollesques en vrac et sans façons avec, aujourd'hui, la vérité (?) sur les marathons gallinacés de Joe Strummer, les méchants problèmes d'incontinence reptilienne d'Alice Cooper et le cauchemar américain des Kinks en 1965...
Ouane/ Joe Strummer et le marathon, une histoire plutôt improbable, non, quand on sait l'hygiène du vie du sympathique mais famélique guitariste du Clash ? (Oui, on dit "le" Clash, ils y tiennent) Pourtant, le gratteux s'y repris à trois fois, le tout, sans entraînement d'aucune sorte bien sûr... La première fois, c'est en 1981 après l'enregistrement du magnus opus indigeste du groupe, Sandinista, le lad Joe prenant le soin de courir aux côtés de sa copine Gaby Slater pour faire passer le temps... Par charité, on ne communiquera pas le temps réalisé par Strummer qui, toujours sans entraînement, remit le couvert au printemps 1982 après l'autrement convaincant Combat Rock, cette fois-ci au Marathon de Paris, toujours avec la petite Gaby qui, allez on balance, arriva dernière... Tout ceci moitié faux départ hâbleur menaçant du groupe (à la Mick Taylor), moitié coup de pub, Strummer ayant quand même disparu de la circulation pendant un mois avec appel à témoins et tout le bazar, le tout pour booster les ventes décevantes de places de concert... Retour au London Marathon en 1983 avec une performance de 3h et 20 minutes... Et alors, nous direz-vous ? Et bien on ne s'explique toujours pas pourquoi une des rumeurs les plus vivaces concernant ces courses de fond de Strummer veut qu'ils les aient réalisées déguisés en poulet... Certains le jurent encore, photos à l'appui, si, si...
Tou/ De son propre aveu, Alice Cooper est un des plus grands mythomanes du rock - ceci étant vécu comme la seule réponse appropriée au journalisme rock fantasmatique toujours à l'affût d'une histoire croustillante, ce dont se défendent bien sûr les présentes colonnes... Il semble pourtant que soient avéré les problèmes qu'eut le rusé Vincent avec un élément incontournable de son bestiaire scénique grand-guignolesque, le fameux boa constrictor... Le reptile, pépère et vaguement menaçant, s'intégra à merveille, lors des premiers shows, dans le dispositif scénique du Cooper Show et finalement, pendant une trentaine d'années, on y pensa même plus... Un soir pourtant, au House of Blues de Los Angeles, à la stupéfaction du groupe, le serpent se soulagea (oui, même eux le font) et souilla copieusement la scène... Johnny Rotten, présent dans le public, fut vivement impressionné et Furnier lui fit même croire que tout était préparé, qu'il savait précisément où toucher le reptile pour actionner la chose... Il n'en était rien, bien sûr et Furnier, dont le costume de scène était recouvert de la production maison du serpent, dut finir le show un masque sur le visage pour atténuer la puanteur...
Sri/ Été 1965, les Kinks, yeux grands ouverts et bave aux lèvres, découvrent l'Amérique... En fait de British Invasion, la bande à Davies eut droit à un superbe fiasco avec un billet retour pour la perfide Albion dans la foulée.. Il faut dire que, au sein du groupe même, l'harmonie était limitée, tout le monde se foutant généreusement sur la gueule, à commencer par le guitariste Dave Davies, le dandy bi frère de Ray et le batteur Mick Avory qui s'étaient échangé peu avant, lors d'un fameux concert au Pays de Galles, crachats et pédale d'action des charleys dans la tronche, les uns étant sans doute plus douloureux que les autres... Aux States, c'est Ray Davies qui mit son poing dans le pif d'un responsable syndical qui faisait des remarques ricanantes sur l'Angleterre bien-aimée du songwriter... Collectionnant les emmerdes et décidément pas copains avec les syndicats, le groupe oublia aussi de payer son tribut au syndicat télé pour son passage au Dick Clark Show sur NBC - blacklisté illico, les Kinks furent interdits de territoire ricain pendant 4 ans... Welcome to America!